Chirac prêt pour les élections?

Un Chirac regonflé

Les années électorales, c’est le viagra de Jacques Chirac. Ca marche à tous les coups. Mieux encore que les petites pilules bleues. Elles agissent comme un antidote imparable contre ses défaillances. On croyait le président « vieilli, usé, fatigué » (formule brevetée Lionel Jospin) et, coucou le revoilou, on retrouve un chef de l’état fringant qui reprend toute sa place au sommet de l’exécutif.
Certes, la voix a paru moins assurée que jadis et les approximations dans les formulations, accentuées par le média radiophonique, ont trahi quelque peu l’âge du capitaine pendant ces quarante-cinq minutes matinales sur Europe 1. Mais cela n’a pas empêché le président de se montrer offensif sur tous les fronts. Il lui aura donc fallu un an pour digérer le non au référendum mais, cette fois, il est redevenu le premier des français.
Avec son aventure sur l’Iran, plutôt audacieuse, le Président est parvenu à affirmer l’originalité de la position française face à la stratégie de sanction américaine. Après l’envoi timide de casques bleus et de chars Leclerc au Liban, cette initiative est une manifestation de vitalité pour notre image internationale.
Sur le champ de bataille franco-français, aussi, Jacques Chirac semble revenir peu à peu dans le coup, toujours à l’aise quand il doit jouer en contre. En légitimant les régimes spéciaux et en justifiant le maintien de la carte scolaire, il a tranquillement mouché Nicolas. Le Président a préféré réagir sur le mode d’une ferme indifférence comme si « l’insolent » pouvait s’agiter sans que cela prête à conséquence…De là à en déduire qu’il n’a pas totalement abandonné l’idée de se représenter, il n’ y a qu’un pas que certains observateurs romantiques ont vite fait de franchir.
Jacques Chirac sait-il lui-même ce qu’il veut vraiment ? Mais s’il a pris sa décision, il n’en dit rien et il a bien raison. S’il annonçait sa retraite dès aujourd’hui, il n’existerait plus. S’il manifestait sa velléité de s’accrocher, il n’aurait plus le loisir d’apparaître comme un président qui n’ a plus rien à perdre, abandonnant la meilleure des positions d’attente…Mais le mouvement, le Monde et la France avancent, le « vieux risque » de se perdre à contre courant, et pour son parti, il est déjà une de ses vieilles peinture du moyen age que l’on regarde amusé par tant de naïvetés.
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