Monsieur Renaud,
Vous serez aisé de vérifier le sens des mots que vous assemblez dans vos chansons. Je vous conseille particulièrement l’encyclopédie pour vous familiariser avec la genèse des idées. Cette Encyclopédie, initiée par Voltaire pendant le « siècle des lumières », a tenu ses promesses : transmettre la connaissance à travers les générations, sans qu’elle soit dénaturée par les abus de langage.
Vous mettez l’encyclopédie à mal, Mister Renard !
Vous sombrez dans l’abus de langage, dans les syllogismes les plus imbéciles et pis encore ! Renaud, vous vous engluez dans cette pensée unique qui pose certains hommes en directeur de bonne conduite.
Vous chantez « Elle est facho, elle vote Sarko », une référence peu élégante à Nicolas Sarkozy que vous associez à un fasciste. Laissez-moi vous rappeler le sens du mot « fascisme » :
Au sens strict, le terme fascisme recouvre le mouvement et le régime italien de 1922 à 1945. Son origine provient de la fondation après la Première Guerre mondiale, par Benito Mussolini, d'un groupuscule appelé Fasci di combattimento (Faisceaux de combat), ce qui donnera les expressions fasciste et fascisme. Le mot fasci lui-même est une référence à la Rome antique où les faisceaux étaient un symbole de pouvoir, et aux fascio, mouvements et sociétés secrètes, des années 1890, composés de paysans révolutionnaires italiens. Ce sens strict est notamment utilisé par les historiens.
Au sens large, le terme fascisme a pris un sens générique. Le modèle italien s'étant exporté dans toute l'Europe, le terme s'est ensuite étendu à tout mouvement politique s'appuyant sur un pouvoir fort, prônant un État policier extrêmement sécuritaire, les métiers organisés en corporations (ceci au moins jusqu'en 1945), la défiance envers les étrangers, l'exaltation du sentiment nationaliste et une politique réactionnaire.
Dans son acception la plus large, le terme est polémique : dans le débat politique contemporain, le terme de fascisme est devenu une injure politique. Les adhérents à certaines idéologies politiques tendent à associer le fascisme avec leur ennemis, ou le définissent comme étant l'opposé de leurs propres visions.
Nicolas Sarkozy est le président de l’UMP, parti politique de près de 300 000 adhérents dont 15 000 jeunes de 16 à 30 ans. Insulter son président, c’est insulter tous ses adhérents.
Vous nous insultez, Monsieur Renaud, nous les Jeunes Populaires qui soutenons Nicolas Sarkozy, qui portons et construisons un mouvement pour la France, qui participons au débat d’idée pour construire un projet d’avenir pour notre pays. Nous qui nous battons pour que les jeunes de France reviennent vers le débat politique quel qu’il soit, vers cet échange qui construira une France où il fera mieux vivre, mieux vivre ensemble.
C’est bien peu connaître l’UMP que d’associer son Président à une aberration de la raison humaine. C’est un chemin d’esprit très court que de terroriser les uns par des méchant loup inventés. C’est une insulte hautaine à la mémoire des victimes des « chemises noires » et de toutes les dictatures : leurs bourreaux ne peuvent être réduits à une insulte.
Vous justifiez vos propos par un « Sarko ratisse très large dans l’électorat du FN ». Le Front National depuis plus de trente ans s’est emparé de l’immigration comme cheval de bataille. Pendant près de trente ans, l’immigration a été un sujet tabou, et que de s’en préoccuper, c’était être frontiste. Cette politique de l’épouvantail, sœur jumelle de la politique de l’autruche, n’a rien donné, si ce n’est : une crise des banlieues qui nous a pété à la gueule ! Et si les politiques de l’immigration étaient des échecs ? Et si l’on s’en préoccupait ?
Je n’essaie pas ici de vous convaincre que les solutions proposées par Nicolas Sarkozy soient les meilleures, mais reconnaissez qu’il était grand temps qu’enfin, nous prenions le sujet à bras le corps et proposions des solutions. Nicolas Sarkozy a pris l’initiative, Ségolène Royal s’est exprimé, les français choisiront. Continuer à ostraciser Jean-Marie le Pen, c’est le crédibiliser. Et puis, Monsieur Renaud, Le Pen a récolté des millions de voix au second tour de la présidentielle de 2002, oseriez-vous affirmer que ces millions d’électeurs ne sont que des cons à exclure ? Je ne partage pas cet avis. Chaque français à ses préoccupations, ses doutes, ses exigences : et pour vivre ensemble, il faut que tous puissent s’exprimer, débattre. La xénophobie est le fruit de l’incompréhension : il est irresponsable de laisser certains dans l’erreur.
Mais je le répète Monsieur Renaud, vous ne connaissez pas l’UMP. Vous ne connaissez pas les Jeunes Populaires. Vous n’êtes pas seuls, rassurez-vous. Une rapeuse chypriote, un humoriste pas si drôle, un chanteur vieille France et tant d’autres vous accompagnent.
Mais j’en ai marre de ces bobos, auxquels vous consacrez une chanson bien écrite, qui engluent les pensées et défendent bec et ongles qu’être généreux c’est forcément être de gauche !
Vous ne nous connaissez pas ! Les Jeunes populaires ne sont pas les héritiers des aristos et des monarchistes. Ils n’ont pas de particule, et s’ils l’ont, ils n’ont pas l’attitude. Nous ne sommes pas de gentils jeunes enfants de riches, bien blonds, bien pieux. Nous ne nous appelons pas tous François, Marie et Ginette. Loin s’en faut ! Nous sommes des jeunes issus de tous les horizons et de tous les milieux ! Nous avons tous eu des idées bien avant d’adhérer, et ce n’est pas l’adhésion qui nous a donné une raison ! Nous croyons tout simplement en des valeurs que personne ne peut renier : la liberté, le dialogue, la responsabilité. Nous défendons les initiatives, les innovations, la confiance en l’avenir. Nous encourageons l’effort, l’adaptation et l’ouverture d’esprit. Nous rassemblons les libéraux, les radicaux et Gay Lib ! Nous partons de la vie de tous les jours pour construire et corriger les lendemains, saisissant les opportunités du Monde et des rencontres pour un meilleur avenir. Nous débattons du quotidien sans nous raccrocher coûte que coûte à une idéologie éculée !
Relisez votre texte « les bobos », vous qui faites partie du lot, et rendez-vous compte que vous vivez dans un mirage de bonne foi. Enlevez le prisme d’une idéologie passée qui fait des ravages en Corée du Nord et écoutez !
En tant qu’artiste vous avez une responsabilité envers les mots que vous choisissez, envers les messages que vous portez. J’avertis les artistes du danger de dénaturer les mots, les idées de leur sens, dans le seul but d’attiser les passions, d’user de termes en vogue comme stratégie de communication marketing.
Il existe d’autres méthodes pour attirer le chaland.
Que l’artiste s’intéresse à la chose politique, c’est bien. Mais si l’artiste se veut de célébrer le monde dans la recherche du beau, peut-il célébrer la défense d’intérêts individuels ou nationaux comme doit le faire l’homopoliticus ? A chacun sa place, ou alors il est nécessaire de s’y atteler avec préoccupation.
Le rockeur français s’est associé à notre courant d’idée de la façon la plus noble qu’il soit : discrètement, osant briser « La loi du silence » qui plane autour des artistes de droite. Car ne nous y trompons pas, les médias, hommes de bonne pensée sont les anciens soixante huitards : les gauchos ! Qui brident tout velléité d’indépendance cognitive et détruisent la libre pensée, source pourtant de culture vive et riche !
Monsieur Renaud, au-delà de l’insulte, c’est la déception qui m’a fait écrire cette lettre, et je me noie de naïveté de croire encore que c’est Mister Renard qui vous a inspiré.
Retirez le syllogisme, ou je serai « réactionnaire » et vous, « néo-con ».
Adrien
Militant UMP
Administrateur du blog Jeunes populaires 68 et du forum Jeunes populaires Alsace.